samedi 3 janvier 2009

La théorie "machiniste" d'Hérodote

 Hérodote

Bien qu'elle apparaisse aujourd'hui comme peu ou pas conforme à la réalité, la description qu'a faite l'historien grec Hérodote (5e siècle av. J.-C.) de la construction des pyramides, par degrés successifs, mérite d'être rappelée.
Illustration extraite de Wikipedia

« Cette pyramide fut bâtie en forme de degrés : quelques-uns s’appellent krossai (corbeaux), quelques autres bomides (plates-formes). Quand on eut commencé à la construire de cette manière, on éleva de terre les autres pierres, et, à l’aide de machines faites de courtes pièces de bois, on les monta sur le premier rang d’assises. Quand la pierre y était parvenue, on la mettait dans une autre machine qui était sur cette première assise ; de là, on la montait par le moyen d’une autre machine, car il y en avait autant que d’assises : peut-être aussi n’avaient-ils qu’une seule et même machine, facile à transporter d’une assise à l’autre toutes les fois qu’on en avait ôté la pierre. Je rapporte la chose des deux façons, comme je l’ai ouï dire. On commença donc par revêtir et perfectionner le haut de la pyramide ; de là, on descendit aux parties voisines, et enfin on passa aux inférieures, celles qui touchent la terre. » (d'après une traduction de Larcher et Charpentier, Paris 1850)

Autre version de ce texte (+ quelques compléments) proposée par Jean-Pierre Petit (à partir d'une traduction anglaise du texte grec) :
« Cette pyramide était faite en utilisant des [sortes de marches d'escalier], que certains appellent [des rangées, des rampes au sens de structures horizontales, en ligne] et d'autres [des supports, des bases] : et quand ils avaient fait cela, ils élevaient les pierres restantes avec des machines faites de courtes pièces de courtes [poutres]. Ils commençaient par élever les pierres depuis le niveau du sol jusqu'à celui de la première rangée, jusqu'au premier niveau. Et quand ces pierres étaient en place, on disposait une seconde machine à la hauteur de ce premier niveau qui [tirait, halait] les blocs jusqu'au niveau suivant. Il y avait autant de machines que de niveaux. Peut-être transportaient-ils la machine d'un niveau à l'autre, car elles étaient faciles à transporter. De cette façon ils pouvaient élever les blocs. D'après ce que j'ai entendu, les deux systèmes ont été utilisés. Quoi qu'il en soit, ils commençaient par achever les plus hautes parties de cette construction et procédaient par la suite à la finition, qui était la tâche numéro deux. La finition s'effectuait du haut vers le bas. Sur les pyramides, il existe des inscriptions en égyptien qui disent combien fut dépensé pour fournir des radis et des oignons aux travailleurs, ainsi que des poireaux et, si je me souviens bien, selon la traduction que m'en avait fait mon guide, figuraient également les dépenses faites pour le fer, le pain et les vêtements fournis aux travailleurs. Ils s'occupaient de cette construction pendant le temps qui a été mentionné et devaient consacrer un temps non négligeable pour découper et apporter les pierre à partir d'une carrière souterraine. »

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