lundi 18 mai 2009

"Naissance d'une pyramide" : quand la fiction rejoint la réalité

 
Cet ouvrage pour jeunes lecteurs (éditions Deux Coqs d'Or, 1976), de l'auteur-illustrateur américain David Macaulay, décrit la construction d'une pyramide "imaginaire".
Il est toutefois ancré dans l'histoire : nous sommes, précise l'auteur, en l'an 2470 avant notre ère, soit à la toute fin de la IVe dynastie ou durant la période de la Ve dynastie compte tenu des variantes de datation. Toujours est-il qu'aucune mention n'est faite du nom du "nouveau Pharaon de Haute et de Basse Égypte". S'agit-il du mystérieux Chepseskaf, fils de Mykérinos ?
Si la pyramide de ce pharaon est du domaine de la fiction, les techniques de sa construction, telles que (se) les représente dans les grandes lignes l'auteur, sont étayées par des références historiques. Sans faire état des divergences de conception et interprétation des techniques mises en œuvre par les bâtisseurs égyptiens, David Macaulay fait son choix dans l'inventaire des possibilités :
- emplacement de la pyramide : à quelques kilomètres au nord du plateau de Guizeh ;
- hauteur de la pyramide : "Par déférence pour son ancêtre Khéfrou, qui avait fait ériger la plus haute [des pyramides de Guizeh], le Pharaon décréta que la sienne ne dépasserait pas 285 coudées, six de moins que celle de Khéfrou. Cependant il compensa cette modestie en choisissant un site de douze coudées plus élevé que le plateau de Guizeh" ;
- base de la pyramide : 450 coudées pour chaque face ;
- architecture : de son noyau central vers le revêtement, la pyramide comporte successivement des "blocs centraux", des "blocs de remblai" et des "blocs de coffrage", "ces trois parties (étant) bâties simultanément, assise par assise" ;
- l'ensemble resserre et chambre devant abriter le sarcophage est au niveau de la jonction entre la plateforme rocheuse et la première assise de la pyramide ;
- utilisation de deux systèmes de rampes : une rampe frontale pour l'acheminement des blocs de pierre du Nil jusqu'au pied de la pyramide et des rampes hélicoïdales (cet adjectif n'est pas employé par l'auteur), "faites de graviers mêlés avec de la boue extraite du Nil". "À chaque angle de la pyramide, une rampe commença à s'élever, prenant appui sur les degrés du revêtement et rejoignant progressivement le niveau des assises en cours d'achèvement. Elle était consolidée par des rondins qui atténuaient le frottement des patins des traîneaux".
Pour la phase terminale de la construction, l'auteur se singularise par le recours aux échafaudages nécessaires aux travaux de finition :"Les cérémonies [faisant suite à l'installation du pyramidion] achevées, les ouvriers entreprirent de démonter les deux dernières rampes. Dès qu'ils eurent dégagé une vingtaine de coudées de graviers et de boue, une autre équipe dressa des échafaudages de bois portant des plateformes de travail appliquées sur les portions découvertes de la pyramide. À l'étage supérieur, des ouvriers munis de morceaux de pierre et de poudre abrasive polirent la pierre de faîte jusqu'à la rendre parfaitement lisse et étincelante. À l'étage inférieur, d'autres ouvriers aplanirent au ciseau les degrés du coffrage, après quoi l'équipe de polissage et de meulage donna à cette surface un lustre éclatant. Quand une hauteur de vingt coudées était polie, les échafaudages étaient démontés et les rampes démolies, pour être reconstruits vingt coudées plus bas. Le travail de polissage recommençait alors."

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