lundi 13 juillet 2009

Hypothèse Davidovits : le débat n'est pas définitivement clos

Dans mon inventaire de la revue Kadath, je découvre le numéro 91 (automne-hiver 1998). Un bon tiers de cette publication, sous la plume de Jacques Gossart, membre du comité de rédaction de la revue, David H. Campbell (Construction Technology Laboratories de Stokie, Illinois) et Robert L. Folk (University of Texas, Austin), est consacré à la théorie proposée par Joseph Davidovits et Margie Morris. Cette théorie, basée sur des analyses scientifiques, des éléments archéologiques, des textes hiéroglyphes ainsi que sur des aspects religieux et historiques, suggère que les pyramides de Guizeh ont été construites non pas avec d'énormes blocs taillés et traînés sur des rampes, mais avec des pierres ré-agglomérées, autrement dit des pierres calcaires naturelles fabriquées comme du béton, puis moulées.
Dans son article "Construire les pyramides : une méthode en béton", Jacques Gossart expose en détail la thèse Davidovits-Morris, présentée comme "la recette du chef", en précisant qu'elle suscite "du pour et du contre". Quant à sa conclusion personnelle, il la propose en ces termes :"Il me paraît difficile (...) d'émettre une opinion définitive. Et pour tout dire, je reste dubitatif. Certes, l'hypothèse est audacieuse et le moins que l'on puisse dire est qu'elle sort résolument des sentiers battus (ou plutôt des rampes embouteillées). Il faut mettre à son actif qu'elle apporte une solution radicale aux problèmes techniques et d'intendance qui se posent tout au long de la chaîne de construction des pyramides, problèmes qui n'ont jamais trouvé de solution satisfaisante (...). Mais ces éléments ne peuvent entrer en ligne de compte lorsqu'il s'agit de juger de la validité de l'hypothèse." (p. 45)
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La revue fait ensuite place, sous le titre "Géologues v.s. Davidovits : béton ou roche ?" au point de vue d'opposants à la théorie des pierres reconstituées : David H. Campbell et Robert L Folk.
Je ne peux ici que renvoyer à l'article pour l'exposé des arguments des auteurs. Ceux-ci, après avoir précisé qu"ils n'ont jamais observé de traces de moulage dans les matériaux utilisés pour la construction des pyramides, mais plutôt des traces d'outils attestant que les blocs ont été "taillés" dans la roche, avancent la conclusion :"Notre visite du site et nos analyses en laboratoire ne nous ont permis d'apporter aucune preuve confirmant la théorie selon laquelle les blocs des pyramides et des édifices associés auraient été coulés sur place. Nous pensons que la stratification et la minéralogie des blocs ne peuvent raisonnablement être interprétés que d'une façon géologique. Nous n'avons trouvé aucune preuve de l'existence d'un ciment géopolymère, ni aucun des indices qui avaient été rapportés et évoquant un coulage sur place." (p. 51)

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