lundi 21 septembre 2009

"Le génie des pyramides - système constructif des pyramides" selon Pierre Crozat : les vérifications "post-doctorales"


Restitution du pli anticlinal et des réseaux primaire et secondaire de fracturation
Illustration de Pierre Crozat (cliquer pour agrandir)
La théorie de l'"accroissement pyramidal" proposée par Pierre Crozat dans sa thèse de doctorat (École des Mines de Nancy - 2002) a été développée dans l'ouvrage Le Génie des Pyramides (Dervy, 2002) et sur le site Internet de l'auteur. Elle a fait l'objet d'une présentation sur ce blog: ICI.

Selon cette théorie, le choix du site de construction des pyramides du plateau de Guizeh a été guidé par l'existence d'un gisement de calcaire nummulitique lutécien, caractérisé par des réseaux combinés de fracturations intrinsèques qui délimitaient naturellement des blocs élémentaires dans le rocher de module comparable à ceux qui sont utilisés pour la construction.
Par voie de conséquence, ces réseaux déterminaient l'implantation et l'orientation des pyramides elles-mêmes (elles seront alignées sur le sommet du pli, parallèlement à l'axe, là où les strates sont quasi horizontales et donc plus aisées à exploiter, et elles sont orientées Nord-Sud et Est-Ouest en fonction de la fracturation la plus fine des diaclases (fractures) métriques diagonales par rapport à l'axe du pli).
L'orientation des pyramides repose ainsi sur la seule la science géologique, sans qu'il soit besoin d'avoir recours à l'astronomie et/ou à une quelconque science occulte.
Le schéma général des réseaux combinés de fracturations du site de Guizeh est établi comme suit :
  1. des failles de bordure indiquent l'existence d'un plissement - dû aux contraintes tectoniques de compression - et l'orientation NE-SO de l'axe (Nord 45°) du pli anticlinal du plateau de Guizeh (voir carte géologique du Caire et des environs) ;
  2. un réseau primaire des diaclases principales ouvertes (échelle hectométrique) parallèles et perpendiculaires à l'axe du pli tectonique, dû à la flexion, orientées respectivement Nord 45° et N 135° (thèse de doctorat du géologue égyptien Yehia en 1985) ;
  3. un réseau "diagonal" secondaire de fracturations fermées (échelle métrique), dû au cisaillement, permettant l'exploitation directe des blocs unitaires par strates, en carrière horizontale (théorie de M. Ruhland, 1969-1972). Les diagonales d'un axe du pli orienté N 45° se retrouvent donc exactement N-S et E-O.
    Les carrières sont exploitées par phases successives d'extraction "alentour" correspondant à l'empilage "au centre" par enveloppes superposées, méthode dite "d'accroissement pyramidal" (d'un petit "tas" vers un grand, et seule l'accrétion périphérique permettant l'exhaussement du tas). Les strates sont découpées par un quadrillage de tranchées (de largeur d'homme et orienté selon la fracturation diagonale la plus fine) qui déterminent des massifs à décoller par soulèvement ("démisage").(voir sa thèse résumée sur son site Internet
  4. La construction de chacune des 4 faces (formant ensemble une enveloppe) est réglée par un mouvement élémentaire simple consistant à élever et poser un bloc cyclopéen (2,5 t) sur deux autres. Cet algorithme constructif génère la forme de la pyramide en étant appliqué de façon répétitive sur chaque face. La particularité de ce procédé est qu'il ne contraint pas la taille de la pyramide au départ ; il permet à celle-ci de croître théoriquement jusqu'à épuisement du gisement.
  5. La restitution de la paléo-strato-topographie du plateau de Guizeh a été réalisée (ENSG Nancy) ; elle permet de comprendre et de vérifier les observations suivantes :
    - la chambre de la Reine est posée sur le terrain naturel (banc Observatory -Strougo 19) au début de la construction ; il reste donc un massif naturel important sous Khéops (peu visible) et Khéphren (bien visible par la présence de diaclases principales) ;
    - le Sphinx dont la tête appartient au banc supérieur Observatory est une "laisse de carrière" (on a creusé autour). Il donne toute la stratigraphie du plateau ; des reliquats de ce banc sont encore en place sur le plateau ;

    - le réseau de fracturation "diagonal" et les blocs unitaires sont visibles sur d'anciennes photographies de la croupe du Sphinx (avant réfection) ;
    - les carrières de Khéphren descendent jusqu'au Sphinx ;
    - une partie des massifs constitutifs des temples haut et bas de Khéphren est demeurée en place ;
    - les encoches nécessaires au soulèvement des massifs sont encore visibles sur le sol de carrière autour des pyramides, sur les strates restées en place et sous certains des blocs mis en œuvre.
    Pierre Crozat précise que des "vérifications post-doctorales" de cette théorie ont été effectuées. Elles sont d'ordre "scientifique" et relèvent de la géologie (de l'ingénieur). Ainsi, la découverte de "tectoglyphes" (dépôts de calcite et stries horizontales) par Raymond Perrier, géologue français expérimenté, apporte la preuve de l'existence du réseau "diagonal" de fracturation naturelle des roches.


    Sur cette photographie réalisée par Pierre Crozat en 2005, Raymond Perrier, géologue français, est en train de découvrir, d’observer et de montrer des "tectoglyphes" de calcite sur la paroi verticale du socle de roche en place, de la face Nord de la pyramide de Khéphren.


    Ces "tectoglyphes" ont une grande importance au niveau "scientifique" puisqu’ils attestent de l’existence d’un plan de fracturation et de glissement Est/Ouest et donc - par extension – du réseau de fracturations diagonales (N/S et E/O) qui dicte l’orientation et la géométrie de l’exploitation des carrières en surface ; la paléo-stratigraphie du plateau indique clairement que les volumes nécessaires aux trois pyramides ont été empruntés "alentour" sur le plateau de Guizeh.
    Les failles et diaclases principales qui caractérisent le plissement anticlinal du plateau (affleurement du lutétien) sont bien repérables : axe du pli en N 45° et failles normales en N 135°.
    Cette dernière observation – qu’il conviendra de compléter par l’étude de l’ensemble des réseaux de fracturation du plateau visibles sur le Sphinx (qui constitue une "laisse de carrière") – permet de corroborer l’hypothèse émise dans la thèse de Pierre Crozat, à savoir que les trois grandes pyramides sont implantées sur le gisement lutétien (Observatory, A. Strougo), alignées au sommet et parallèlement à l’axe du pli (N 45°) et qu’elles sont orientées (N/S et E/O) par le réseau de fracturation secondaire (diagonal) qui dicte l'exploitation des carrières "alentour".



Cette photo (cliquer pour agrandir) du pied NO de la pyramide de Khéops "résume, selon Pierre Crozat, authentifie et démontre la vérification-explication, que tout le monde peut voir et comprendre", du "système constructif des pyramides". On y voit :
- le réseau primaire des diaclases principales (perpendiculaires à l'axe du pli) ouvertes, bien visibles ;
- les empreintes de "démisage" (décollement) des blocs, de leurs dimensions selon le réseau secondaire des diaclases "diagonales" fermées (dues au cisaillement);
- les reliquats des "boîtes" de démisage (pour y appliquer un pince à talon).

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