dimanche 16 janvier 2011

Assia Bennouar-Abdedaïm, répondant aux questions de “Pyramidales” : “J’attends que les sommités scientifiques veuillent bien me croire et chercher, dans l’endroit exact que je leur préciserai, la vraie chambre du Roi”

Au terme d’une note récente consacrée à la théorie de Mme Assia Bennouar-Abdedaïm, médecin algérienne et passionnée d’Égypte (Du cube “débâti” à la forme pyramidale : la théorie d’Assia Bennouar-Abdedaïm), j’avais lancé un appel à l’auteur, lui suggérant de se manifester pour que je puisse lui poser quelques questions d’ordre journalistique. Apprendre que l’on a enfin “percé” le secret de la technique de construction d’une pyramide en pierres, quelle que soit la forme de sa surface de base (carrée, rectangulaire, pentagonale, hexagonale, octogonale, etc.), méritait bien des compléments d’information !
Assia Bennouar-Abdedaïm a eu l’obligeance de répondre très rapidement à mon appel via Pyramidales.
Le courrier que je lui ai adressé “out of record”, et auquel elle vient de répondre, commençait en ces termes : “Je constate que vous avez donc pris connaissance de la note de mon blog, que j'ai consacrée à votre théorie sur la construction des pyramides. J'en suis honoré. J'ai fait de mon mieux avec les quelques éléments que je tenais à ma disposition. Vous aurez pu constater que mon blog est consacré aux théories relatives aux pyramides d'Égypte, dans un seul but d'inventaire, hors de toute polémique ou confrontation. Je juxtapose les théories ou hypothèses, laissant aux égyptologues la liberté de se forger eux-mêmes leur propre appréciation. Mon rôle est strictement journalistique.”


À ces propos, Assia Bennouar-Abdedaïm a répondu ainsi, avant d’aborder mon questionnaire proprement dit :
”J’ai moi-même horreur des confrontations, des polémiques et du mépris de l’autre, car rien ne se fait sans l’appui des travaux antérieurs, même s’ils n’ont pas donné fruit, et nul ne peut prétendre détenir le savoir sans avoir eu une grande partie de son savoir du savoir antérieur hérité, et je remercie tous ceux dont les travaux m’ont été très précieux, particulièrement les Français, et ceux qui ont réalisé des documentaires, dans quelque langue que ce soit.
C'est avec un grand plaisir que je vais répondre à toutes vos questions que je considère légitimes pour un passionné de l'Égypte ancienne avec lequel je partage la même passion, mais permettez-moi s'il vous plaît de vous préciser quelques détails avant de répondre à vos questions.
Vous n'ignorez sûrement pas que les pyramides d'Égypte ont été bâties il y a 4500 ans environ, c'est-à-dire que la race humaine sortait tout juste du néolithique. Donc il n'y avait ni mètre ruban, ni astrolabe, ni boussole, ni roue, alors que les pyramides sont colossales et précises dans leur construction que personne n'a pu reproduire jusqu'à ce jour, car nul n'en a percé le mystère, à tel point que certains scientifiques (et pas les moindres) ont pensé que ce sont les extraterrestres qui les ont construites. Heureusement non ! Ce fut un Égyptien, un médecin (certains disent un scribe) : Imhotep, qui a créé le principe avec les moyens du bord de son temps et il faut avouer que ce fut un chef-d’œuvre, d’un génie qui a tourmenté l’humanité sur 5000 ans !”

Pyramidales : D'où vous vient votre intérêt, votre passion même, pour les pyramides égyptiennes ?
Assia Bennouar-Abdedaïm : “J'ai toujours voulu être archéologue, mais Dieu en a voulu autrement, louanges à Dieu ! On ne peut voir les pyramides d'Égypte en documentaire, ou même en photos, sans éprouver de la fascination pour ces structures si précises dans leur construction. Elles ont défié le temps, le climat rude et aride du désert et l'esprit des humains sur 4500 ans en étant le plus haut édifice jamais construit par l'homme. Elles n'ont été détrônées que par la tour Eiffel, honneur à vous ! Tout esprit aimant résoudre les énigmes et passionné de recherche scientifique ne peut résister au fait d’affronter le défi !”

"Ma technique repose essentiellement sur les bases fondamentales de la physique et de la géométrie"

Pyramidales : Quels sont vos auteurs de référence vous ayant permis d'acquérir vos connaissances de base en matière d'égyptologie ?
Assia Bennouar-Abdedaïm : “J'ai acquis mes connaissances en archéologie, et spécialement en égyptologie, de documentaires, dictionnaires et livres traitant de l'histoire de l'Égypte, surtout d’auteurs français, allemands et américains. J’ai également lu les publications de certains particuliers sur le net (Wikipédia) et d’internautes qui partagent ma passion. Je n'ai pas eu la chance de lire beaucoup de livres sur l'archéologie, car nous ne sommes pas un pays qui "consomme" l'archéologie en pain quotidien (on est plus politiques qu'archéologues !). Nous ne sommes pas l'Égypte, ni la France d'ailleurs ! Cependant, ma technique repose essentiellement sur les bases fondamentales de la physique et de la géométrie, qui ont été essentielles pour son élaboration.”

Pyramidales : Avez-vous eu l'occasion d'entreprendre quelques voyages à finalité archéologique en Égypte, notamment sur le site de Guizeh ?
Assia Bennouar-Abdedaïm : “Surprise, surprise ! Je n'ai jamais mis les pieds en Égypte, ni en touriste, ni en archéologue. Cela reste bien entendu un de mes rêves les plus chers.”  

D'après une illustration de l'auteur

Pyramidales : Si j'ai bien compris votre théorie, celle-ci repose sur la superposition de blocs identiques de manière à créer tout d'abord un volume global aux arêtes verticales, dans lequel ensuite, par suppression progressive de matériaux en place, vous "dégagez" une forme pyramidale parfaitement équilibrée. Mais "construire" pour ensuite "détruire" : n'est-ce pas une démarche illogique, incohérente ?
Assia Bennouar-Abdedaïm : “D'abord, ce que je présente n'est pas une théorie, mais plutôt une technique qui est réalisable et qui résiste à l'analyse. Sinon, elle n'aurait pu faire l’objet d’un brevet de la part de la World Intellectual Property Organization (Wipo).    
Cette technique n'a été proposée par personne jusqu'à ce jour, car elle paraît incohérente et illogique comme vous le dites : elle consiste à superposer plusieurs assises formées de pierres, pas obligatoirement identiques dans leur longueur, mais dans leur hauteur pour chaque assise, jusqu'à former un édifice cubique dans le cas des pyramides carrées de Guizeh. Ensuite, on "débâtit" (terme utilisé en couture chez vous) l’édifice (on ne le “détruit” pas !), pour en dégager une pyramide parfaite dont le sommet coïncide exactement avec le centre des diagonales de la base. Comme vous l'avez si bien dit : les bâtisseurs égyptiens étaient des experts. Je pense même personnellement qu’ils étaient des génies, vu la finesse et la précision de leur travail exceptionnel.
Vous dites que c'est incohérent et illogique. Libre à vous ! Cependant, c'est une simple impression de "prime abord". J’admets que c'est un peu difficile à imaginer sans 3D, mais c'est la seule technique qui ait résolu tous les problèmes et répondu à toutes les questions restées sans réponses jusqu'à ce jour !”

"Par ma technique, la base des pyramides peut prendre différentes formes géométriques"

Pyramidales : Ne pensez-vous pas que les architectes égyptiens étaient suffisamment experts pour "projeter" et "modéliser" leurs pyramides de manière à les construire telles qu'on les voit encore actuellement, c'est-à-dire parfaitement orientées, positionnées dans l'espace et harmonieuses, sans avoir recours à la méthode que vous prônez, qui multiplie grosso modo par deux, voire trois le volume des matériaux nécessaires ? Un expert en "pyramidologie" a même calculé que votre théorie repose sur le ratio suivant, en prenant pour base la pyramide de Kheops : construire : 7.723.400 m3 ; garder ; 2.574.466 m3 ; à jeter : 5.148.934 m3.
Assia Bennouar-Abdedaïm : “Certes, c'est dur à croire ! Beaucoup resteront sceptiques longtemps jusqu'au jour où quelqu'un entreprendra de construire une pyramide plus haute et plus grandiose que les anciennes pyramides. En outre, par ma technique, la base des pyramides peut prendre différentes formes géométriques : triangle, pentagone, hexagone, etc.
Un grand merci au pyramidologue qui a pris la peine de calculer le volume à enlever, car vraiment, le nombre de pierres à enlever équivaut pratiquement au double du volume de la pyramide elle-même. Je rappelle toutefois que les pierres taillées enlevées lors du dégagement ne seront jamais jetées, mais utilisées comme matière première 'déjà préparée' pour construire le gigantesque complexe funéraire ou bien pour reconstruire une nouvelle pyramide. Désarmant non ?! Mais tout le génie est là ! Montrez-moi de nos jours un échafaudage que l’on pourrait réutiliser dans une autre construction en tant que matière première de construction, et non en tant qu’outil !”

Pyramidales : Comment, selon votre théorie, ont pu être créés les espaces intérieurs des pyramides : chambres du Roi et de la Reine, couloirs, Grande Galerie pour Khéops, etc. ?
Assia Bennouar-Abdedaïm : “Cela tombe sous le sens, dans la mesure où, à n'importe quelle hauteur, toute la surface de l'assise est le lieu de travail. Tout est précisé depuis le départ : centre de l'édifice, emplacement des chambres et couloirs suivant le plan du monument, surtout pour Khéops où un couloir ascendant est venu s'ajouter au plan habituel des pyramides, de même que la Grande Galerie qui a permis la montée des grands blocs de granit pour la chambre du Roi initiale.
La technique que j’ai proposée permet très facilement la construction des chambres et des couloirs. Je précise par ailleurs que la chambre réelle du Roi est située plus haut que celle qui est actuellement considérée comme telle. J’attends que les sommités scientifiques veuillent bien me croire et chercher dans l’endroit exact que je leur préciserai : on pourra alors mettre à jour la momie et le trésor du roi !
Certes, mon brevet est très résumé : j’ai plus insisté sur le coté technique (principe physique et géométrique) que sur le coté archéologique que je préfère détailler amplement dans le manuscrit que je compte éditer. Logiquement, soit dit entre nous, la Grande Pyramide n’a jamais été violée. Elle n’a été percée que par le khalife arabe El Ma’moun, qui n’y a rien trouvé, à la surprise générale. Khéops se considérait comme un dieu ; il a construit un complexe funéraire et une pyramide inviolable, à la dimension de son pouvoir. Il ne pouvait pas bâtir une pyramide vide de trésors !”   

Pyramidales : À quelle(s) technique(s) de levage des blocs de pierre les bâtisseurs égyptiens ont, selon vous, eu recours ?
Assia Bennouar-Abdedaïm : “Très simple ! Ils ont utilisé les moyens du bord : des cordes, des poutres en bois ou en pierres, la cinétique des mouvements et la gravité. Que ce soit dans la construction de l’édifice plein ou dans le dégagement de la pyramide, le levage des pierres selon un plan vertical pour la construction d’un édifice cubique réalisé par la superposition des assises est très aisé depuis le départ, malgré le poids des blocs qui était très élevé parfois. Les choses se sont corsées dès que l’édifice s’élevait un peu plus, mais la technique restait la même : les bâtisseurs égyptiens faisaient glisser des blocs de pierre dans le couloir descendant qui fut construit pour cela. La hauteur de ce couloir ne permettait pas en effet à un être humain de s’y déplacer debout (1.20/1.35). En outre, il est abrupt (26°). Donc le bloc à transporter était sur le sol attaché à une grosse corde qui passait préalablement par une poutre située sur la dernière assise ; puis il était attaché à un contrepoids qu’on faisait glisser dans le couloir descendant. La montée des poids était ainsi des plus faciles. Si la corde n’était pas assez solide ou que le contrepoids ne suffisait pas à faire monter les blocs de pierre ou bien pour faire vite, l’espace de 230 m² suffisait largement pour permettre à plusieurs centaines d’hommes d’effectuer la manœuvre (le couloir descendant existe dans toutes les pyramides et il est le premier à être construit lors de l’élaboration d’une pyramide).”

Pyramidales : D'après les informations que j'ai pu glaner de-ci de-là dans la presse algérienne francophone, vous souhaitez que la technique que vous prônez soit mise en application pour la construction d'une mosquée en Algérie. Un projet mettant en application votre théorie est-il actuellement en cours ? Ou bien à l'étude ?
Assia Bennouar-Abdedaïm : “La réponse est non aux deux questions.”

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