mercredi 2 mars 2011

La rampe intérieure à deux niveaux de la Grande Pyramide, selon Jean-Pierre Houdin

Souvenons-nous : lorsqu’en 2007, Jean-Pierre Houdin a révélé publiquement sa théorie relative à la Grande Pyramide - ou plus précisément : sa reconstitution du chantier de construction de cette pyramide -, la nouvelle a été très largement diffusée, non seulement en France, mais aussi au-delà de nos frontières. Et comme souvent en pareil cas, l’information a été ramenée à un raccourci facile à retenir (une technique de journalisme !), mais dans le même temps, ne collant pas totalement à la complexité de ladite théorie : “Selon Jean-Pierre Houdin, lisait-on couramment, la pyramide de Khéops a été construite grâce à une rampe intérieure.”
Un tel condensé était, et continue d’être, trop réducteur : il ne traduit qu’une partie de l’information dans la mesure où l’auteur de Khéops Révélé a toujours retenu également l’existence d’une rampe extérieure dont la raison d’être n’a pas toujours été perçue. Selon Jean-Pierre Houdin, et avant les dernières mises à jour de sa théorie, cette rampe avait été utilisée par les bâtisseurs égyptiens pour un peu plus du tiers de la hauteur de la pyramide, soit environ 73% du volume global du monument, ce qui, reconnaissons-le, n’était pas un détail d’importance secondaire !
Le véritable fondement ou concept de base de la théorie de Jean-Pierre Houdin est défini par lui comme suit : la pyramide a été construite de l’intérieur, à l'aide de deux processus complémentaires, à savoir une rampe extérieure et une rampe intérieure.


Avec Khéops Renaissance, la version revue et complétée de Khéops Révélé, l’architecte chercheur apporte d’importantes modifications à la configuration de “sa” rampe interne. Il a, pour ce faire, analysé les observations effectuées en 2008 par Bob Brier, un ami égyptologue américain, dans l’encoche nord/est et la pièce découverte derrière celle-ci. Puis, grâce aux puissants logiciels 3D de Dassault Systèmes, il a travaillé à la reconstitution de l'ensemble dans son état actuel et celui dans lequel il était à l’époque du chantier. Il a ainsi pu vérifier la cohérence structurelle de la rampe interne au sein de la pyramide.


Avant d’examiner par le détail la configuration, dans sa nouvelle version, de la rampe intérieure de la pyramide de Khéops, faisons le point sur ce que nous savons déjà d’une autre voie d’accès au chantier pour le transport des matériaux de construction, dont les gigantesques monolithes mis en œuvre pour la Chambre du Roi et sa superstructure (chambres “de décharge”).
Depuis sa récente mise à jour, la rampe extérieure, partant maintenant d’un emplacement correspondant à la base, côté nord/est, de la future pyramide de Khéphren, et aboutissant à l’angle sud-ouest de la Grande Pyramide, s’élève toujours jusqu’au niveau +43 m (base de la Chambre du Roi), mais elle est dorénavant prolongée à l’intérieur de l’édifice par une rampe en tranchée, tournant dans le sens des aiguilles d’une montre entre le niveau +43 m et le niveau +70 m (légèrement au-dessus de toit en chevrons chapeautant la dernière chambre “de décharge”). Afin de ne pas interrompre la continuité entre la rampe extérieure et la rampe en tranchée, la construction de la rampe intérieure est arrêtée au niveau +43 m dans l’angle sud-ouest, puis reprise dans l’angle sud-est au même niveau ; toute construction dans la zone intermédiaire est momentanément suspendue afin d’aménager, avant leur mise en place définitive, une aire de stockage temporaire pour les monolithes de la Chambre du Roi. Les traîneaux transportant les blocs de Tourah dans la rampe intérieure empruntent provisoirement cette portion plate "à l’air libre" entre les deux angles. (voir : Transport des blocs de pierre et monolithes pour la construction de la Grande Pyramide : l’ingéniosité des bâtisseurs égyptiens, selon Jean-Pierre Houdin)

Le palier (niveau +43 m) "à l'air libre" temporaire
Rappelons-nous aussi les acquis de Khéops Révélé concernant la rampe intérieure, qui, s’ils sont appelés à être complétés, restent valables dans leur principe.
C’est le rôle de la rampe intérieure, lisons-nous dans le dossier de presse remis lors de la présentation officielle de “Khéops Renaissance”, de permettre d’atteindre le sommet de la pyramide. Construite dès le début des travaux, c’est une rampe droite à quart tournant d’une pente douce de 7%. Elle est également employée, pour toute la durée du chantier, pour amener les blocs de façade en calcaire de Tourah. Le principe de la rampe intérieure et de la rotation des blocs dans les angles de cette rampe n’a pas changé. En revanche, suite aux nouveaux travaux de Jean-Pierre Houdin résultant notamment de la modélisation 3D de la “Bob’s Room”, le tout a été considérablement simplifié et épuré.”


La visite de l’encoche

L'exploration de l'encoche commence à la 14e minute de l'enregistrement
La “Bob’s Room” ? Il est temps de faire connaissance...
Jusqu'à cette découverte, précise Jean-Pierre Houdin, ma théorie de la rampe intérieure reposait essentiellement sur deux indices : le premier était l’image d’une anomalie microgravimétrique en parfaite corrélation avec la reconstitution virtuelle de la rampe intérieure ; le second était encoche bien réelle et visible sur l’arête nord-est de la Grande Pyramide, aux deux tiers environ de la hauteur actuelle.
Sa position correspondait assez précisément à une zone de rotation des blocs prévue dans ma théorie. Si je parvenais à prouver qu'elle avait autrefois cette fonction, une étape extrêmement importante serait franchie...
Or, en avril 2008, mon ami égyptologue, Bob Brier, a obtenu l’autorisation d’escalader la Grande Pyramide, accompagné d’un cameraman. Son but : examiner de près l’encoche. Il m’était malheureusement impossible de les accompagner. N’étant pas égyptologue, je devais me contenter de suivre Bob du pied du monument, avec mes jumelles.”
Bob Brier parvenu à l'encoche
Parvenu sur le palier de l'encoche, Bob en a exploré tous les recoins. Il a alors remarqué un passage étroit entre deux blocs : une ouverture de 1 m 20 de hauteur sur 40 cm de largeur. Il s’y est faufilé, et a débouché... dans une pièce sombre : une “chambre” en forme de “L” mesurant plusieurs mètres carrés. Le cameraman l’a filmée dans ses moindres détails. Depuis lors, Jean-Pierre Houdin a donné à cette pièce l’appellation de “Chambre de Bob” (“Bob’s Room”).
Étonnamment, aucun ouvrage archéologique ne l’avait mentionnée. Seuls des “visiteurs” y avaient fait allusion, dans la mesure où ils y avaient trouvé quelque repos, agrémenté au besoin d’un rafraîchissement avec une “coucourde” (gourde) remplie de bon vin, avant de reprendre leur ascension du monument. Certains ont même donné à cet espace le nom de “salon” ou de “taverne”.
L’encoche était située grosso modo aux ⅔ de l’ascension, l’arête nord-est étant la plus facile pour ce genre d’expédition que d’aucuns considéraient comme un véritable exploit sportif. Une fois qu’ils y étaient parvenus, les guides “bédouins” de l’époque en profitaient pour réclamer un bakchich à leurs clients. Faute de quoi, ils les menaçaient de les abandonner sur place !
(Sur cette encoche, on pourra consulter une vingtaine de références recensées par Pyramidales : effectuer la recherche à partir du tag ou libellé “encoche”).




La “coupole” coiffant la "Bob's Room"
La "Bob's Room" reconstituée
Jean-Pierre Houdin poursuit le récit de la découverte en ces termes :
Quand Bob, de retour de son escalade, m’a retrouvé en bas de la pyramide, il avait l’air un peu perdu.
- Tu sais, Jean-Pierre, m’a-t-il dit, le dallage de l’encoche n’est pas aussi plat que tu l’imaginais.
- Ah bon ! lui ai-je répondu, un peu déçu. Et les murs ?
- Les murs sont bien droits, et l’encoche est très grande, beaucoup plus grande que tu ne le penses, au moins un carré de 4,50 mètres de côté.
- 4,50 mètres ? Comme il manque les pierres de façade, elle devait au moins mesurer 6 m par 6 m à l’origine !
- Dans un coin de l’encoche, au fond, continua Bob, il y a un trou suffisamment grand pour permettre à un homme de pénétrer. Et là, surprise : en entrant par ce trou, je me suis retrouvé dans une pièce moyennement grande, en forme de L de 3 m x 3 m, dans laquelle je tenais debout. Le plus incroyable, c’est que le plafond était en forme de “coupole”, avec des blocs en voûte et une pierre de blocage au sommet.”
Le plafond en forme de coupole
Jean-Pierre Houdin venait, à ce moment même, comme en un éclair, de percevoir un indice majeur pour la poursuite de ses recherches :
Le mot “coupole”, commente-t-il, a fait “tilt” dans ma tête. Étant architecte, j’avais instantanément compris que Bob était entré dans une pièce “construite” et non pas “creusée”. Que celle-ci, placée juste derrière les murs de l’encoche, et avec de telles dimensions, n’était pas le fruit du hasard, mais le résultat de la volonté de celui qui avait dessiné la pyramide. Bob s’était retrouvé à plus de 9 mètres de profondeur de la façade d’origine, à l’intérieur d’une pièce. Celle-ci, d’après mes premiers calculs, pouvait très bien être une “zone de rotation” des blocs.”
Le soir même, Jean-Pierre Houdin visionnait en boucle les images rapportées par le cameraman. Alors qu’il demandait en vain, depuis des années, de pouvoir effectuer des recherches sur la pyramide, il venait enfin de recueillir, en vingt minutes de film, de très précieuses informations.
À partir des images de la vidéo, il dessina un premier croquis qu’il montra à Bob Brier pour le confronter au témoignage visuel de l’ami égyptologue.
Cette première esquisse appelait d’autres développements. Ils n’allaient pas tarder à venir.

Retour chez Dassault Systèmes     
Rentré à Paris, Jean-Pierre Houdin a repris contact avec Mehdi Tayoubi et Richard Breitner, de Dassault Systèmes, pour leur faire part de sa découverte. Sans tarder, la collaboration est remise sur les rails, avec la participation des deux ingénieurs Jacques Jaworski et Alain Dugousset, afin de reconstituer exactement la “Bob’s Room” en 3D, à partir des images de la vidéo.
Il nous fallait surtout remonter dans le temps, reconnaît Jean-Pierre Houdin, nous mettre à la place d’Hemiounou, le superviseur des Grands Travaux du Roi, et essayer de comprendre sa pensée quand il a conçu la pyramide.

Henri Houdin, père de Jean-Pierre, attentif aux recherches de son fils
Khéops variante: palier de rotation interne (dessin d'avril 2004)

Même si nos simulations prouvaient que les encoches pouvaient être rebouchées au terme du chantier, l’idée d’une pièce construite à l’intersection des rampes ne m’avait jamais quitté, comme le montre le dessin ci-dessus, échangé avec mon père, datant d’avril 2004. Je me posais souvent la question suivante : bien qu’elle apparaisse comme une solution plausible, pourquoi conserver cette encoche ? Je n’en avais pas encore la preuve tangible, mais au fond de moi-même, je me disais que les Égyptiens devaient certainement détenir le savoir-faire nécessaire pour croiser directement des couloirs couverts par une voûte en encorbellement. Le plafond en coupole de la “Bob’s Room”  m'intriguait. Plus je réfléchissais, plus je pensais qu’il n'avait pas été construit pendant l'utilisation des tunnels, mais rajouté après.
En orangé : ce qui a été rajouté en fin de chantier pour conforter la structure
Par ailleurs, la coursive extérieure, qui figurait également dans “Khéops Révélé”, la première version de ma théorie, pour le retour “à vide” des ouvriers ayant tiré les traîneaux chargés de blocs, ne me semblait plus indispensable. En effet, j’avais constaté que depuis la pyramide de Meïdoum, les Égyptiens construisaient des couloirs ou petites pièces à plafond plat, avec des encorbellements au-dessus des plafonds, créant de fait des tunnels à deux niveaux.
C’est alors que les mots de Bob ont pour moi pris tout leur sens : une “pièce en coupole” ! La solution à l’ensemble de mes questions était là. Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt ! Cette coupole en plafond a été rajoutée à la fin des travaux, à des fins de renforcement structural, pour couper en deux une pièce bien plus haute et plus large, celle dans laquelle les ouvriers faisaient pivoter les traîneaux. Je venais par-là de comprendre la technique que les Égyptiens avaient adoptée pour croiser des tunnels : ils les faisaient déboucher dans une pièce. Et pourquoi cette pièce était-elle haute ? Tout simplement parce que la rampe intérieure comportait deux étages !”


Deux niveaux
Un étage inférieur où étaient tirés les blocs, et un étage juste au-dessus, qui permettait aux ouvriers de revenir à leur point de départ : telle est la variante majeure que Jean-Pierre Houdin apporte à la configuration de la rampe intérieure telle qu’elle était proposée initialement dans Khéops Révélé.

Les équipes de tireurs, explique Jean-Pierre Houdin, n’avaient plus ainsi à sortir à l’extérieur de la pyramide pour redescendre à leur point de départ. Pour gagner en hauteur, un plancher en bois ayant été provisoirement posé dans chaque pièce pour relier les parties haute et basse des tunnels, il suffisait aux hommes ayant achevé leur portion de travail de monter “à l’étage” par une échelle pour revenir à leur base de départ sans jamais croiser leurs ouvriers qui tiraient les traîneaux au niveau inférieur. Parvenus au bout du tunnel haut, ils n’avaient qu’à descendre au niveau inférieur pour tirer à nouveau un traîneau dans le tunnel bas de la rampe.
Toutes les manœuvres se déroulaient donc à l’intérieur de la pyramide. Plus besoin de coursive extérieure pour la circulation des ouvriers. La rotation des traîneaux chargés de blocs dans les angles était effectuée dans des “Bob’s Rooms”, à l’aide d’un système de potence de bois ou petite grue à contrepoids analogue au chadouf servant à puiser l’eau du Nil. Contrairement à ce que je pensais et croyais pouvoir annoncer en 2007, il n’est désormais plus question de plate-forme à ciel ouvert. La pyramide a donc été entièrement construite de l’intérieur, en commençant par les faces, assise après assise, jusqu’à son sommet. Ces faces de la pyramide, d’une surface totale de plus de 84.000m2, sont définitivement réalisées au fur et à mesure de la construction, sans travaux de finition supplémentaires. Une simplification remarquable et un gain de temps de plusieurs années pour le chantier lui-même.”
Toutes les évolutions de la théorie houdinienne, depuis sa présentation initiale en 2007, sont présentées comme ne remettant aucunement en cause les principes de base, mais en les exploitant plus avant, à partir d’indices, dans le sens d’une simplification et d’une plus grande économie de moyens, notamment humains.


Par ici la sortie !   
Comment, à l’issue des funérailles royales, prêtres, dignitaires et ouvriers chargés de sceller la voie d’accès à la Chambre du Roi sont-ils sortis de la pyramide ?
Pour les “officiels” de la procession funéraire, la réponse, selon Jean-Pierre Houdin, est simple : ils sont sortis de la pyramide comme ils y étaient entrés, à savoir par le “Circuit Noble”, et le débouché commun sur la face nord.
En rouge : circuit de sortie des ouvriers

Reste la question des ouvriers...
À côté de la pyramide, note l’architecte, a été découverte une “maquette”, creusée dans le socle rocheux en calcaire, que les Égyptiens avaient réalisée pour analyser tous les détails qu’ils ne pouvaient pas traiter avec la grille de conception. Cette maquette comporte un élément étrange que personne n’a tenté jusqu’alors de comprendre : un petit puits vertical construit à la jonction d’un couloir descendant et d’un couloir ascendant. Cet élément n’a jamais été retrouvé dans le monument. Or, s’il a été maquetté, c’est qu’il devait jouer un rôle pendant le chantier.
Le génie absolu des architectes et ingénieurs égyptiens est d’avoir pensé à tout et d’avoir dessiné la géométrie intérieure de la pyramide la plus parfaite et la plus efficace possible.
“La spirale de la rampe intérieure en est l’expression la plus remarquable. En faisant partir sa première section dans le coin sud-est de la pyramide, ils avaient positionné son entrée au plus près du port où étaient livrés les blocs de façade provenant de Tourah. La troisième section débouchait dans le coin sud-ouest au niveau +43 m (la base de la Chambre du Roi). Après une quatrième section horizontale qui, à ce même niveau et temporairement à l’air libre, permettait la continuité du passage entre la rampe extérieure et la rampe en tranchée prolongeant celle-ci dans la pyramide, la cinquième section repartait depuis le coin sud-est. Quant à la deuxième section, sous la face nord, elle passait à moins de deux mètres au-dessus de l’arrière de la deuxième pièce d’entrée. Sacrée épure ! comme on dit chez les architectes.
C’est à cet emplacement que, selon moi, doit être situé l’équivalent, grandeur nature, du puits relevé dans la “maquette” de la pyramide. Construit juste derrière la deuxième pièce d’entrée, il relie le départ du “Circuit Noble” et la rampe intérieure.”
L’explication est présentée alors comme logique, apportant la réponse la plus évidente et la plus simple qui soit à la question de l’évacuation des derniers ouvriers chargés de sceller définitivement la pyramide : “Après avoir placé la pierre de Strabon, les ouvriers sont remontés par le petit puits et sont entrés dans la rampe intérieure. Ils ont alors scellé une dernière pierre pour boucher l’entrée du puits. Leur mission terminée, ils pouvaient redescendre vers l’entrée de la rampe et quitter définitivement la pyramide. Une autre équipe les attendait en bas pour boucher cette entrée.”


Propos recueillis pour Pyramidales par Marc Chartier
Illustrations: copyright Jean-Pierre Houdin/Dassault Systèmes



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