mardi 10 mai 2011

Poulie et contrepoids : les deux clés, selon Bernd Motl, du chantier de construction des pyramides égyptiennes

Non convaincu par les nombreuses théories anciennes ou modernes relatives à la construction des pyramides égyptiennes, l’Allemand Bernd Motl, suivant une démarche que nous avons maintes fois rencontrée au cours de notre inventaire, se propose d’énoncer à son tour “quelques idées claires et compréhensibles” sur ce sujet.
Les techniques reposant sur l’utilisation de rampes ou de leviers posent, selon lui, plus de problèmes qu’elles ne répondent aux contraintes du chantier. Elles reposent notamment sur une quantité démesurée de puissance musculaire. Quant aux ouvriers opérant sur ce chantier, il est hors de question de n’y voir que des esclaves maltraités : la complexité des techniques de transport et de construction n’a pu être confiée qu’à de vrais professionnels volontaires et qualifiés.
Selon Bernd Motl, la clé de la réalisation, dans des conditions humainement et techniquement acceptables, du chantier de construction des pyramides fut le système du contrepoids et le recours à la poulie, celle-ci permettant un système de va-et-vient de deux traîneaux reliés l’un à l’autre, sur deux faces opposées de la pyramide : chaque traîneau était alternativement utilisé pour le transport des blocs de pierre et comme contrepoids-force de traction.
Un bloc pesant en moyenne 2,5 t, auxquelles il fallait ajouter 0,5 t due au frottement du traîneau, soit un total de 3 t, le traîneau contrepoids devait, pour atteindre un poids équivalent, être chargé d’une cinquantaine d’ouvriers (chacun pesant en moyenne 60 kg).

Illustrations © by Bernd Motl 
Lorsqu’un bloc de pierre avait atteint sa destination, le traîneau qui le transportait changeait de fonction : 50 ouvriers y prenaient place pour devenir le nouveau contrepoids. Dans le même temps, le traîneau précédemment utilisé comme contrepoids était chargé d’un bloc à hisser sur le flanc de la pyramide. Et ainsi de suite...
Une barbotine à base d’argile, dont on enduisait les flancs de la pyramide, facilitait, en atténuant les effets de la friction, le glissement des traîneaux.
“Les chercheurs ont constaté, ajoute Bernd Motl, qu’environ 320 blocs devaient être transportés et mis en place quotidiennement sur la pyramide de Khéops. En supposant que quatre assemblages de mes traîneaux jumeaux aient été mis en œuvre simultanément, chacun devait assurer le transport quotidien de 80 blocs. Sur une journée de travail évaluée à 10 heures, le transport et la mise en place d’un bloc devaient être effectués en quelque 8 minutes, ce qui reste plausible si, comme je le suppose, le chantier était confié à des ouvriers qualifiés et très motivés.”
Texte original de la présentation de la théorie de Bernd Motl : http://www.pyramiden-bau.de/


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Comme l’ensemble des concepts constructifs exposés ou présentés dans ce blog inventaire, celui de Bernd Motl est ici soumis à l’appréciation des lecteurs. Il n’est pas de mon ressort de faire pencher la balance de tel ou tel côté. Il m’est simplement apparu que l’auteur, dans le développement de sa théorie, ne prenait pas en considération l’un des aspects les plus critiques du déroulement du chantier de construction de la Grande Pyramide, à savoir le transport et la mise en place des monolithes de la Chambre du Roi. Je l’ai questionné à ce sujet. Dès qu’une réponse me sera communiquée, je ne manquerai pas de la joindre à la présente note.

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