jeudi 8 septembre 2011

Grande Pyramide de Guizeh : mise en place des blocs bouchons dans le couloir ascendant, selon Michel Michel

Pyramidales a déjà ouvert à plusieurs reprises ses pages aux recherches de Michel Michel, alias Khoufou (pseudonyme pour les forums), sur les pyramides égyptiennes, notamment celle de Khéops.
Sur l’un de ces forums précisément - ddchampo -, Michel vient d’ouvrir un nouveau “topic” sur le thème des blocs bouchons obturant le couloir ascendant de la Grande Pyramide de Guizeh.
Il m’a autorisé à reproduire ici la présentation de ce “topic”, dont on pourra suivre l’évolution sur le forum (inscription - rapide ! - obligatoire).

Les trois blocs bouchons situés en bas du couloir ascendant - cliché Jon Bodsworth (Wikimedia)
“J'ai longtemps adhéré à la version officielle qui suggère que les blocs bouchons étaient stockés dans la Grande Galerie, puis qu’ils ont été acheminés jusqu'à leur emplacement actuel en empruntant le couloir descendant.
J'ai commencé à avoir des doutes à propos du déplacement des bouchons dans le couloir descendant, en observant attentivement une photographie de ce couloir prise entre 1957 et 1972 par Adam Rutherford.
On observe, en effet, que le sol y est assez chaotique et que des excroissances rocheuses à la base des murs latéraux limitent la largeur praticable au sol (flèches rouges), excroissances qui ont toutes été arasées depuis.
Toutefois, faute de mesures comparatives fiables, il m'était impossible de calculer la largeur de l'espace disponible au sol.

En relisant attentivement le texte relatif aux travaux d'aménagement effectués par Émile Baraize en 1920 (us.archive.org/), page 172, je constatais que la largeur du plancher en bois était clairement spécifiée : 50 cm (2 x 25 cm).
Voici l'extrait du texte :

“Tandis que ces travaux de dégagement extérieur s'effectuaient, des forgerons préparaient les mains courantes, les traverses, les crampons, etc.
Les menuisiers, de leur côté, exécutaient le plancher. Ce dernier est composé d'une série de planches en bois du Nord , épaisses de 0 m.025 mill. et larges de 0 m. 25 cent., accouplées deux à deux, donnant ainsi au plancher une largeur de 0 m. 50 cent. Elles sont réunies à l'aide de traverses en fer fortement vissées. Sur ces planches furent fixées des barres de bois présentant une saillie de 0 m. 06 cent., espacées entre elles de 0 m. 35 cent., et garnies de bandes de tôle pour les protéger contre une usure trop rapide.”

Nous disposons ainsi d'un gabarit pour estimer la largeur disponible au sol.
J'ai donc travaillé sur l'image en y incorporant quelques lignes pour me permettre d'effectuer mes calculs. (Ces lignes sont très fines pour limiter les risques d'erreur)

2 lignes vertes de part et d'autre du plancher en bois. Elles sont donc distantes de 50 cm et se rejoigne au loin en F (point de fuite).
2 lignes rouges qui matérialisent l'espace disponible au sol en évitant les excroissances latérales (flèches rouges)
1 ligne verte horizontale (entre C/C' et D/D') qui va me permettre d'effectuer mes calculs.

Les différentes lettres majuscules signalent des intersections entre les différentes lignes.
AB = largeur du plancher en bois (50 cm)
CD = largeur disponible au sol
Pour faire mes calculs, il m’a été nécessaire de relever la position X (en pixels) de chaque intersection :
A = 142
B = 303
C = 60
D = 347
Donc AB = 303 - 142 = 161 = 50 cm
CD = 347 - 60 = 287 = (50 cm : 161) x 287 = 89,13 cm
La largeur disponible au sol est donc d'environ 90 cm, alors que les bouchons ont une largeur de 97 cm.
Il manque donc au minimum 7 cm pour que les bouchons puissent circuler dans ce couloir.

Pour que cela soit possible, il faudrait que les bouchons circulent entre la ligne bleue de gauche et la ligne rouge de droite (C'D) ou entre la ligne rouge de gauche et la ligne bleue de droite (CD'). Or, dans les deux cas, les bouchons butteraient largement contre les excroissances.


Puisque le déplacement des blocs bouchons dans le couloir est impossible selon de tels paramètres, il faut trouver une autre solution.

1°) André Pochan suggérait de les stocker provisoirement dans une logette latérale située dans la paroi Ouest, un peu en amont des bouchons. Cette logette serait aujourd'hui occultée par la terminaison de la trouée d'Al-Mamoun. Il a été maintes fois démontré que l'espace disponible est très insuffisant.
2°) On pourrait imaginer que la trouée d'Al-Mamoun ait pu servir à l'acheminement des blocs. Mais là encore, la hauteur disponible au niveau de la liaison avec le couloir ascendant est très insuffisante.
3°) Autre solution : depuis le couloir descendant, en déplaçant les bouchons de bas en haut comme le montre l'animation ci-dessous :

Mes arguments pour suspecter que c'est cette troisième solution qui a été utilisée sont les suivants :
1°) L'animation montre clairement que la découpe du plafond en arc de cercle était indispensable. Cette découpe théorique est parfaitement conforme à celle observée.
2°) Sur cette animation (réalisée à partir de deux photographies des frères Edgar en 1910), on observe des traces sombres qui suivent la courbe du plafond en haut des parois latérales. Si les bouchons ont été insérés de la façon que je suspecte, ils laisseraient assurément des traces de frottement en tout point similaires à celles observées.
3°) Ces traces sont distantes des parois latérales du bouchon d'environ 1,5 cm de chaque côté, ce qui laisse supposer l'existence d'un jeu latéral total d'environ 3 cm.
4°) On discerne un joint plâtré (?) de part et d'autre du bouchon.
5°) L’arête inférieure du bouchon est très ébréchée. C'est inévitable si des leviers ont été utilisés pour procéder au déplacement du bouchon.




J'ai bien conscience que le procédé que je préconise est illogique et presque irréalisable compte tenu de la faible marge de manœuvre des opérateurs, mais c'est la seule qui me parait envisageable.



Complément illustré :
mile Baraize précise que les traverses de bois sont espacées de 35 cm. On peut donc considérer que la distance comprise entre 6 traverses (5 intervalles) correspond grosso modo à la longueur du plus long bloc (1,67 m) puisque 5 x 35 cm = 175 cm.
J'ai donc zoomé sur la zone la plus intéressante d'une image précédente et y ai incorporé :
1°) Une zone rouge qui correspond à la surface occupée au sol par un bloc-bouchon (97 cm x 167 cm à un poil près) ;
2°) Deux zones bleues qui correspondent aux excroissances gênantes.
Il est clair que les zones bleues empiètent sur la zone rouge, ce qui interdit, en l'état, le passage des bouchons. J'ai précisé plus haut que ces excroissances auraient pu être facilement éliminées si les blocs devaient passer par là. Au pire, ça représente une heure de travail, mais cela n'a pas été fait.
J'en déduit donc que les bouchons ne sont pas passé par là."





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