dimanche 11 novembre 2012

Vous reprendrez bien une petite dose de pyramides !

Illustration de Wenzel Hollar (1643)
Vous l’aurez vraisemblablement remarqué : Pyramidales a connu quelques semaines de pause, la faute à une certaine saturation de ma part, ainsi qu’à l’actualité récente de l’Égypte, dont la densité a amplement occupé mes neurones journalistiques.
J’ai aujourd’hui repris du service. Pour combien de temps ? Pour X raisons, ce blog aura bien un jour une fin. Mais nous n’en sommes pas encore là...

Cela fait maintenant de nombreux mois que je navigue dans les eaux, plus ou moins limpides, de la pyramidologie.
Me faufilant dans les dédales des bibliothèques ayant eu la belle idée de numériser leur fonds documentaire, je tente d’y glaner les thèses ou conjectures les plus diverses. Sans a priori. J’approvisionne également mon information au contact de nombreuses publications récentes. J’ai ainsi été amené, d’une étape à l’autre, à bâtir l’inventaire que vous avez sous les yeux et qui est maintenant proposé à votre propre consultation.
Vous le savez, j’aime à me présenter comme un simple  “ouvreur de guillemets”, sans autre prétention que celle de rassembler, en un même espace, le maximum d’écrits relatifs aux pyramides égyptiennes et à leur environnement immédiat. À chacun d’y faire son “marché” et d’y cultiver ses préférences.

Sans autre prétention, ai-je écrit... à commencer, bien sûr par celle d’émettre une quelconque théorie personnelle sur les techniques de construction des célèbres mémoires de pierre de Guizeh. Par Osiris ! Comment le pourrais-je ? Après avoir côtoyé maintenant tant et tant d’auteurs, du passé comme du présent, je sais que l’on ne s’improvise pas pyramidologue. Il ne suffit pas d’avoir une idée qui vous trotte dans la tête, même si elle vous semble être, comme par enchantement, “la” solution à une question multiséculaire. Une idée innovatrice, ça se cultive, ça se frotte à la contradiction, ça s’élabore, ça se rationalise, ça se mûrit, ça se justifie, ça se nourrit à la source de l’humilité intellectuelle et de la compétence.
La pyramidologie est un virus qui ne peut, une fois contracté, être éradiqué. Cela est sûrement votre cas. C’est aussi le mien. Mais de là à m’aventurer dans la formulation d’un “Tout n’a pas été dit ; je ne viens pas trop tard”, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas. Et pour cause !
Il me suffit de me nourrir de la passion d’autrui, de la vôtre peut-être. Sauf à me trouver face à des considérations qui planent à mille lieues au-delà du réalisme scientifique, je suis très conscient de la somme de travail, des longs moments de recherches, oui ! de la passion qui sont à la base de l’élaboration et de la mise en forme d’une théorie “pyramidale”, quelle qu’elle soit. À ce titre, chacune des multiples théories rencontrées au cours de mon inventaire, abstraction faite, pour autant qu’il soit possible, de sa “valeur” objective, mérite le respect. Le mien pour le moins.

Dans le même temps, comment ne pas être témoin du “mal” dont les pyramides, bien malgré elles, semblent être porteuses de façon quasi inéluctable, et que l’on nommera, au choix, “bisbille”, “chamaillerie”, “controverse” ? Comme si Khéops and Co. narguaient, du haut de leur “mystère”, notre incapacité à déchiffrer une histoire qui n’a pas été écrite, entraînant par là une cascade d’avis les plus contrastés, voire antagonistes.
Qui que nous soyons, à quelque degré de perfectionnement que soit parvenue notre réflexion sur l’art et la manière de construire à l’égyptienne, nous souffrons d’un mal “congénital”. Nous nous inscrivons dans une histoire silencieuse, dont le premier (unique ?) témoin très indirect est un certain Hérodote, dont on sait les limites, et sans doute le parti pris qui lui a été inculqué par des “prêtres-guides” égyptiens soucieux de relire et transmettre l’histoire à leur façon.

Tout serait tellement plus simple si l’on tenait des sources sûres, fiables, incontestables. Mais est-il besoin de le rappeler ? Tel n’est pas le cas. D’où la marche à tâtons qui inspire ce blog. D’où l’incroyable multiplicité des théories et hypothèses qu’a alimentée ce silence de l’histoire. Et je ne suis pas certain que démolir une pyramide de fond en comble pour en examiner les entrailles déboucherait sur LA réponse tant attendue à notre sempiternelle question des techniques mises en oeuvre par les géniaux bâtisseurs égyptiens.

Si vous me le permettez : il me semble que le cheminement personnel ou partagé au coeur du gigantesque écheveau des théories qui ont vu et verront encore le jour pour tenter de percer le message inscrit dans la pierre des pyramides devrait s'accommoder d’une petite dose d’humour. Ne pas se prendre trop au sérieux aide parfois à ouvrir plus larges les voies à la lumière. Mais ce n’est qu’un avis.


M.C.